FRANCE : Les hamburgers halal de Quick passent mal
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Les hamburgers halal de Quick passent mal
Il y avait eu l’affaire du Franprix d’Evry. En 2002, cette épicerie de la région parisienne avait décidé de passer au "tout-halal" et de ne proposer à ses clients ni porc ni alcool. Manuel Valls, maire PS de la ville, avait vivement protesté et fait fermer le commerce, officiellement pour conditions d’hygiène non conformes, une décision finalement cassée par la justice.
Si les hamburgers à la vente dans les huit restaurants test de Quick sont halal, les restaurants, eux, ne le sont pas. La bière est ainsi toujours proposée à la vente, précise-t-on chez Quick France.
Une différence de taille, souligne le blog Al-kanz : contre quelques centaines d’euros par mois (prix de la certification), un restaurant certifié halal est régulièrement contrôlé par un organisme tiers dont la mission est de vérifier que la totalité des produits est halal (et ne contient aucun produit non halal), "mais encore que la viande est certifiée véritablement – et non frauduleusement – halal". Or la fraude est monnaie courante, comme le rappellait à la fin janvier un article de La Provence, qui estimait que la majorité des produits vendus comme halal à Marseille ne le serait pas.
Non certifié, Quick peut donc vendre de la viande halal tout en continuant à vendre de l’alcool et des produits non halal.
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C’est désormais au tour de Quick d’être au cœur d’une polémique. Depuis quelques mois, la chaîne ne vend que des hamburgers halal dans huit de ses trois cents soixante-deux restaurants français. L’expérimentation, censée durer six mois, a commencé en juillet à Toulouse, avant de s’étendre à Argenteuil (95), Garges-lès-Gonesse (95), Buchelay (78), Villeurbanne (69), deux restaurants de Marseille, et Roubaix (59) depuis le 30 novembre. Concrètement, le bacon est désormais banni des tranches de pain, remplacé par de la dinde fumée, et le bœuf est certifié halal, c’est-à-dire tué dans les règles par un sacrificateur agréé. L’expérience "hamburger halal" est simplement signalée à l’entrée des huit restaurants tests par des affiches indiquant que "le Burger Strong Bacon n’est pas disponible à la carte de ce restaurant" où "les viandes proposées sont certifiées halal".
"INADMISSIBLE"
Lorsque le maire socialiste de Roubaix apprend que ses administrés sont privés de cochon depuis plusieurs mois, son sang ne fait qu’un tour. Dans La Voix du Nord datée de lundi, René Vandierendonck annonce qu’il ne souhaite pas que l’expérience soit reconduite et menace de saisir la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité). "Je me félicite que Quick adapte son offre aux consommateurs en proposant du halal, mais ça va trop loin quand on ne propose plus que cela, cela devient discriminatoire", explique l’élu au Monde.fr, avant de rappeller qu’il est membre du Haut Conseil à l’intégration. Quick étant le seul fast-food du centre-ville, il juge anormal que les clients n’y trouvent pas "les mêmes produits" que dans toute autre franchise du territoire : "Oui à la diversité, non à l’exclusion", résume-t-il.
Chez Quick France, on explique vouloir poursuivre cette expérimentation jusqu’à son terme pour "valider l’intérêt et la faisabilité technique de cette offre commerciale", alors que le marché de l’alimentation halal en France est une niche en plein essor, évaluée à près de 5,5 milliards d’euros pour 2010, selon Solis, un cabinet spécialisé dans les études marketing ethniques. "Nous voulons seulement voir comment la clientèle réagit à cette offre", explique la marque.
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